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l'art est l'illusion d'une illusion

La tradition du trompe-l’œil à Nice vient de l’influence génoise. On ne compte plus les artistes qui ont représenté des magiciens dans leur œuvre. Le récit le plus ancien qui marque le début du trompe-l’œil est celui de l’écrivain romain Pline l’Ancien (23-79 après J.C). Des traces qui laissent à interprétations où se développe une approche structuraliste organisée comme un message symbolique global, ou bien une approche chamanique où les cavernes sont comparables à des sanctuaires religieux. Il y a un art de leurrer, d’ensorceler, de flatter, mais c’est jouer sur les mots de parler ici d’art véritable, conçu comme une création poétique ou picturale. Très vite, certains peintres comme Léonard de Vinci, qui utilise lui aussi la perspective, vont remettre en question la perspective comme moyen unique et absolu de représenter la profondeur. L'illusion désigne généralement une fiction que l'on tient pour vraie. Domínikos Theotokópoulos (le Greco), L’immaculée conception. Ces illusions d’optiques sont créées grâce à des techniques de masquage de certaines zones de la surface-écran et de mise en valeur d’autres zones grâce à de très puissants faisceaux lumineux. Le Baciccio (Giovanni Battista Gaulli). A partir des années 1980, plusieurs peintres illusionnistes et éphémères fleurissent sous le regard subjugué des passants. Telle une cicatrice laissée par la maladie sur les budgets publics, la dette de la plupart des pays occidentaux a bondi de 20 % de leur PIB. Le peintre, graveur et poète Samuel van Hoogstraten adepte du trompe-l’œil dans ses peintures et natures-mortes utilisera ses connaissances en perspective, les effets de trompe-l’œil et les distorsions de l’anamorphose pour construire ses « boîtes d’optique » comme celle avec des vues intérieures d’une maison néerlandaise (1655-1660) qui peut être observée par des orifices situés de chaque côté de la boîte. Mais il ne saurait y avoir l’ombre même d’une esthétique de l’illusion. La perspective devient bientôt une loi commune à la nature et à la forme artistique, un art total. Ces disciplines établissent fréquemment une typologie de ces illusions, qui ne s'expliquent pas toutes par les mêmes phénomènes. figure ambigüe réversible et bistable. L'illusion et l'art Cette dernière sorte d'illusion est particulièrement celle que peuvent produire les oeuvres dramatiques et les oeuvres de la peinture. La « transmogrification » issue du maniérisme consiste à créer des représentations à la fois familières et monstrueusement transformées. Si l’art, comme mise en oeuvre à finalité esthétique de l’idée d’un artiste dans l’espace d’un tableau a bien une existence matérielle (par cet objet qu’est l’oeuvre), il semble qu’il ne peut s’agit d’une simple illusion, c’est-à-dire d’une simulation de réalité qui n’a aucune existence propre. Entre thriller et fantastique, « L’illusion » est un roman que son auteur souhaite « palpitant, mystérieux et surprenant » La reproduction totale ou partielle des articles du site internet Artefake sont strictement interdite, par tous moyens connus ou à découvrir, quel qu’en soit l’usage, sauf autorisation légale ou autorisation écrite de l’association Artefake. Il y a une volonté d’établir un lien avec le milieu naturel dans un rapport symbolique. L’Allemagne aura également sa période de Renaissance aux XVe et XVIe siècle avec Albrecht Dürer, théoricien de la géométrie de la perspective linéaire, qui utilise la grisaille et les lignes du dessin pour créer l’illusion de la profondeur dans ses études sur les mains, drapées et autre crâne. Chapelle Oballe de l’église San Vicente à Tolède (1608-1613). Le photographe, vidéaste et sculpteur Cayetano Ferrer utilise un camouflage photographique très élaboré pour rendre les objets invisibles. Une technique utilisée depuis le XVIe siècle mais montée en système par Paul Signac. » Paul Valery. Le peintre, dessinateur et graveur néerlandais Hendrik Goltzius (1558-1617) s’est illustré dans de rares et étonnants grands formats de pen paintings, ou copies au crayon sur toile, de ses propres gravures. La photographie a cette particularité d’être considérée comme la plus vraisemblable (preuve, document) et la plus suspecte (manipulations, trucage). Paolo Uccello, La Bataille de San Romano (1456). À partir de 2001, de plus en plus d’artistes commencent à utiliser le mapping vidéo pour la création d’œuvre ou pour de grosses compagnies. Ex. Elle possède un sens optique, moral et métaphysique  trois sens d'ailleurs conjoints dès Platon. William Mumler. Les illusions artistiques n'ont pas vraiment d'explications rationnelles, en effet ce ne sont pas des erreurs d’interprétation du cerveau, mais c’est la conception de l’œuvre qui induit l’œil en erreur. 1) L'œuvre d'art est imitation de la nature sensible 2) Les deux sortes d'imitation. Ron Mueck, lui, n’hésite pas à travailler les détails et l’échelle pour jouer sur l’ambiguïté et le malaise face à l’œuvre. Le célèbre biographe Vasari décrit l’artiste comme « le plus terrible esprit qu’ait jamais connu la peinture… Il est allé plus loin que l’extravagance, par la bizarrerie de ses inventions ». C’est un processus éminemment subjectif qui est à l’œuvre entre l’émetteur (l’œuvre) et le récepteur (le regardeur). française de ce génie de l’histoire de ... Les ateliers de Dans les sculptures d’ombres, l’ombre est un matériau à part entière. Elle est un subterfuge contre le réel qui ne s’engage pas à le pacifier, mais à le sceller derrière la surface. Pour lui, tout art est tromperie et il met le spectateur-regardeur au centre de la conceptualisation de l’œuvre d’art ; il pose la question de l’objectivité et de la subjectivité par le phénomène de la « projection », inséparable de toute illusion artistique, qui reproduit et imite dans notre mental des formes familières à partir d’autres qui ne le sont pas. Au XVIIIe siècle, période charnière de transition entre le classicisme et le néo-classicisme, voit apparaître le mouvement rococo qui, comme le baroque, va se propager à l’architecture, la peinture, la sculpture et les arts décoratifs. Le respect de ces idéaux est conservé pour donner aux édifices une apparence satisfaisante pour l’œil. Le triangle de Penrose, objet impossible conçu par le mathématicien anglais Roger Penrose dans les années 1950, sera une figure essentielle des travaux de l’artiste Maurits Cornelis Escher. De nombreuses découvertes optiques dans le domaine scientifique n’en finissent pas d’apparaître jusqu’à nos jours, comme L’illusion de Michael White (1979), L’illusion de Thatcher de Peter Thompson (1980), l’illusion de Pinna (1990), l’illusion d’Adelson (1995), ou l’illusion Rotating snakes de Akiyoshi Kitaoka (2003). Ses Trompe-l’œil sont bluffants comme son Chat gourmand, des tables de jeu littéralement renversantes et des peintures encadrées dont le verre semble brisé. La décoration intérieure est la plus significative de ce style et se développe en France et surtout en Bavière. Toute illusion n’existe que par l’interprétation du public. Ancien directeur et professeur de l'Institut Warburg, Ernst Gombrich (1909-2001) se présente avec insistance dans L'Art et l'illusion comme un disciple d'Ernst Kris, historien d'art et psychanalyste ayant mené avec lui des expériences sur la perception physionomique dans les œuvres d'art : c'est dire que l'intention est ici d'utiliser Nous pouvons avoir un aperçu du génie créateur de Vasarely en visitant sa Fondation à Aix-en-Provence, ouverte en 1976, véritable chef-d’œuvre et point d’orgue d’une vie de recherche et d’expérimentation qui concrétise ses idées sur l’intégration de l’art dans la cité. Cornelis Norbertus Gysbrechts, Trompe-l’oeil d’un placard ouvert (1665). Ce droit de réponse doit être adressé par courrier recommandé à Artefake – A l’attention du Directeur de Publication – 16, rue Henri Gérard – 21121 Fontaine lès Dijon. Même si l’illusion est provoquée par des techniques précises et ciblées, la finalité sera différente d’un individu à un autre. Comme d’habiles prestidigitateurs, ces artistes manient à la perfection les techniques du trompe-l’œil, des illusions d’optique, des images ambiguës, des effets cinétiques et autres jeux de miroirs. L’un des accessoires symboliques du magicien comme les cartes à jouer sont très présentes dans les représentations picturales dès le XVIe siècle avec les fameux Tricheurs (1594) du Caravage ; suivront d’autres « parties de cartes » sous les pinceaux de Georges De La Tour, Jean Baptiste Chardin, Cézanne, Pablo Picasso, Otto Dix, Botero, Fernand Leger…. Les modalités de fabrication de ces images à caractère souvent illusoire d’un réel figé et découpé de façon systématique s’effectuent à l’aide de techniques de retouche par ordinateur, alternant effets de masse et aplats abstractisants. En levant les yeux, on aperçoit des balustrades sur lesquelles se penchent des personnages qui épient le visiteur. Comme le magicien place au centre de son numéro le spectateur pour mieux le cueillir, par un tour d’esprit, l’œuvre est interprétée par le regardeur de façon psychologique. Le Parthénon de l’acropole d’Athènes, construit de 447 à 432 av. Le socle, les marches et le fronton sont convexes. Canard-lapin. Fête des lumières. peinture n’a aucune réalité ? Les œuvres surréalistes aiment les devinettes et les puzzles visuels. L’ombre est un précieux instrument de connaissance et de savoir qui se retrouve dans la célèbre allégorie de la caverne qui jalonnera toute l’histoire de la philosophie occidentale. C’est aussi le cas avec ses images réversibles. Giotto est donc considéré comme le créateur de la tradition picturale occidentale. Giotto. Alex Hütte explore, quand à lui, l’architecture anonyme et les friches urbaines, jouant avec la frontalité des vues tout en accentuant le caractère descriptif du médium photographique. Classé sous :BEAUX-ARTS Balisé avec :Trompe-l’œil, ISSN attribué par la Bibliothèque nationale de France : ISSN 2276-3341, Informations rassemblées et coordonnées à l’initiative et pour le compte de l’Association Artefake. Pinnacle at Symphony Place (Nashville, 2007). Dessin de J. Brot extrait du mémoire de Jean Brot, L’utilisation des reliefs naturels dans l’art gravé et sculpté pariétal du Paléolithique supérieur français (Dijon, 2015). Il reprend, à sa façon, la technique des peintres pointillistes de la fin du XIXe. L’art hurbain qui prend ses racines dans les années 1960 avec des artistes comme Allan Kaprow, Victor Vasarely ou Calder, se développe réellement dans la décennie suivante avec des initiatives individuelles utilisant différentes techniques pour un résultat souvent éphémère. Première parution : 1955) Les peintres inventent la perspective centrale qui fonctionne avec un point de fuite vers lequel toutes les lignes de fuite du tableau se rejoignent pour un résultat hautement illusionniste. Ashton Raggatt McDougall. Estampe (1750). L’illusion de la profondeur est chez lui, le résultat de l’utilisation de la perspective atmosphérique au sein d’une composition souvent à deux points de fuite. Première parution : 1979) Le vénitien Giovanni Battista Tiepolo (1696-1770), spécialiste des fresques en trompe-l’œil développe tout son art du raccourci dans les palais et les églises à Venise et en Bavière. J.-C.). Son travail est de remettre en cause la réalité, qu’elle soit esthétique, politique ou sociale et pour cela, l’artiste a besoin de l’illusion comme technique ou comme fin pour rétablir les « non-vérités tenues pour des vérités », pour reprendre Friedrich Nietzsche. Le précurseur Duane Hanson, puis ensuite John de Andrea, Jacques Verduyn, Evan Penny et Ron Mueck sont les représentants les plus célèbres de la sculpture hyperréaliste. Au-delà de la tromperie première que provoque l’utilisation d’illusions, ces simulacres ont pour but de dérouter, de faire vaciller les sens et la raison pour voir le monde différemment et remettre en cause certaines certitudes établies… Il y a ici une parenté évidente entre l’artiste et l’illusionniste qui sont, tous les deux, les artisans de la construction de perception qui provoque l’illusion dans l’esprit du spectateur. Par ces procédés, l’artiste romain cherchait à rendre l’illusion que le mur n’existe pas ; des espaces ouverts sur l’extérieur par des « fenêtres » ou des « murs percés ». En tant que tel, les hyperréalistes créent une fausse réalité, une illusion convaincante basée sur une simulation de la réalité. Platon préférait les images égyptiennes, schématisées par notre esprit et donc plus proche des concepts et des idées intelligibles. Sens 1 Une illusion est une interprétation erronée d'une perception sensorielle qui nous fait appréhender la réalité objective différente de ce qu'elle est. L’Eglise se développe et devient progressivement la religion dominante. L’architecture contemporaine est friande de techniques illusoires pour transformer la perception d’un bâtiment en utilisant le trompe-l’œil, l’illusion d’optique, le miroir, la réflexion ou la construction impossible. On dit que dans cet édifice « rien n’est ce qu’il semble être ». L'Art et l'illusion. Celui-ci distingue en effet le monde des apparences sensibles et celui des Idées, c'est-à-dire le réel perceptible par l'esprit seul. Le peintre Don Eddy s’affirme dans les années 1970 comme l’un des pionniers du photoréalisme. Afin de paraître équidistantes, d’autres colonnes étaient inégalement espacées. Opinion | Dette : l'illusion d'un remboursement. Conformément à l’article L.113-1 du Code de la propriété intellectuelle, l’association Artefake est titulaire des droits d’exploitation du contenu du site Artefake.com Le frère Agostino et l’évêque d’Assise sont informés en songe de la mort de François (1182-1226). Président du Conseil d’Administration : Eric CONSTANT, INTRODUCTION Pour Platon, c’est la preuve que l’esprit humain vit dans l’illusion, mais qu’en plus il s’y conforte et appelle cela de l’art. Artefake est une oeuvre collective créée et publiée par l’Association ARTEFAKE. Collection Bibliothèque des Sciences humaines, Gallimard Parution : 18-06-1987. La jambe antérieure gauche borde une dépression, ce qui lui donne du relief. La perspective et de la lumière caractérise l’art de Van Eyck qui est un précurseur dans ce domaine. – Le musée impossible et le musée des illusions de Céline Delavaux (Editions Renaissance Du Livre, 2015) Il reformule et concrétise les principes mathématiques de la perspective linéaire, déjà observés dans la peinture antique. Georges de La Tour, Le tricheur à l’as de carreau (détail, 1636-1638). Sur la question de la représentation de l’espace, l’art des images au Moyen âge semblent reculer par rapport aux progrès de la peinture romaine. L’image se double, s’inverse devient ambiguë dans une mise en abyme ludique. C’est à New York, en 1965, que le mouvement de l’art optique, ou op art, connut un début de reconnaissance internationale avec l’exposition du MoMA intitulée The responsive eye. L’exploitation des reliefs naturels est attestée dans toutes les régions et dans toutes les périodes du paléolithique supérieur et se rencontre dans toutes les espèces de figures animales ou humaines. Les peintres maniéristes renoncent à représenter un espace cohérent et réaliste Des artistes comme le Parmesan, le Pontormo, le Tintoret, Cellini et le Greco sont passés maîtres dans la représentation de scènes bibliques étranges et exacerbées, utilisant une déformation organique et spatiale ainsi qu’une exploitation surréaliste et acide de la couleur. Les nombreuses découvertes optiques dans le domaine scientifique vont influencer un grand nombre d’artistes qui utiliseront ces principes d’illusions visuelles et paradoxes perceptifs dans leur travail. L’art entre illusion et réalité S’il est une idée qui semble aller de soi aujourd’hui, c’est bien que l'idée que l’art est un moyen d’évasion. L’hyperréalisme est la reproduction, neutre et objective, à l’identique d’une image en peinture. Andrea Pozzo, Fresques Actes d’Hercule et son apothéose (Viennes, 1704). Origine : Cette expression est issue du latin "illudere" : jouer dans. Les principes de « re-présentations » utilisés par l’artiste reconstruisent une certaine réalité qu’il tend à imiter, à transposer ou à transformer en donnant à l’œuvre le sentiment du vrai pour susciter l’adhésion du regardeur. Chef de file, Vasarely fera découvrir au monde le travail de ses collègues Julio Le Parc, Jesus-Rafael Soto, Jean Tinguely, Yaacov Agam, Robert Jacobsen, Bridget Riley, Pol Bury, José Maria Yturralde et Nicolas Schöffer. L’art du théâtre, très développé dans la Rome antique, fera également appel aux peintres pour réaliser des décors. Première parution : 1971) Pour Brunelleschi, il est essentiel que la représentation soit définie à partir d’un point de vue unique et constant. Cayetano Ferrer, Western import Kadoya brand (2007). Au XIXe siècle, le peintre, aquarelliste et graveur catalan Pere Borrell del Caso se fera principalement connaître pour ses tableaux en trompe-l’œil, dont le célèbre Escapando de la crítica (1874). Van Eyck opère comme un retournement de l’espace représenté, il fait obstacle au regard du spectateur et lui interdit de se laisser glisser mentalement dans l’illusion. Le temple des illusions regroupant les illusions de Zolner, Fraser, Hering et Ehrenstein. La psyché, le rêve, les croyances, l’ésotérisme et la magie dirigent ce mouvement. On regarde, au final, une image qui paraît s’enfermer dans sa propre illusion. Inspiré par la préciosité des retables de dévotion an ivoire, l’artiste flamand peint le diptyque de l’Annonciation (1433) tel un trompe-l’œil sculptural virtuose qui déborde du cadre. L’anamorphose refera surface avec des artistes plasticiens contemporains utilisant ce procédé dans leurs œuvres sous différents supports comme Felice Varini avec la peinture spatiale, Georges Rousse avec la photographie, Markus Raetz et Tjeerd Alkema avec la sculpture, Bernard Pras, Shigeo Fukuda, Diet Wiegman, Tim Noble et Sue Webster avec leur sculpture-installation de lumière composite. Giovanni Battista Tiepolo, Allégorie du Mérite Accompagnée de la Noblesse et de la Vertu (1757-1758). Cette « perspective dépravée » résulte des applications des travaux de Piero della Francesca (1412-1492). C’est ce point de vue qui est au centre de l’anamorphose, qui est une dérive de la perspective, une déformation réversible d’une image à l’aide d’un système optique tel un miroir courbe ou un procédé mathématique. Un des précurseurs de ce dispositif est Laszlo Moholy-Nagy avec son Modulateur espace-lumière réalisé entre 1922 et 1930. René Magritte, Max Ernst, Man Ray et surtout Salvador Dali exploitent des rebus polymorphes à plusieurs entrées d’interprétations. Il ne sait pas qu'après l'acte sexuel l'attend une déception, "il se trouve d'une certaine façon leurré". Musée archéologique Palais de Pella (entre 330 et 310 av. Uccello est adepte de figures géométrisées à l’extrême, de jeux bizarres et très personnels avec les règles de la perspective et d’images chronoscopiques bien avant l’heure. Plus que tout autre cinéaste, Alfred Hitchcock est le « cinémagicien » par excellence. La nature est maintenant créée et ordonnée par l’artiste qui se trouve au centre du monde. Ces images se voulant informatives n’avaient aucune prétention à copier le réel, mais plutôt de le signifier, de le suggérer pour que cette dernière se matérialise en concept dans l’esprit des regardeurs. Richard Haas. Pablo Picasso, Portrait d’Amboise Vollard (1909-1910). Pour Hegel l’art saisit l’apparence éphémère et l’érige en œuvre immortelle par une idéalisation de la chose perçue. Le peintre donne l’illusion de la réalité par le travail des couleurs quand le sculpteur, lui, donne l’illusion du mouvement et de la vie par le modelé de la matière. Un grand nombre de ses images sont de vrais trompe-l’œil surréalistes. Filippo Lippi, Vierge à l’Enfant avec deux anges (1465). Homage to Cincinnatus, Brotherhood Building, Kroger Company, Cincinnati (1983). – La République de Platon (Editions Flammarion, 2002) Cette figure a été décrite pour la première fois en 1934 par le suédois Oscar Reutersvärd (1915-2002) qui est le premier à avoir introduit les figures impossibles dans l’art. Il fait un christ, un ange, un monstre en prenant ce qui est connu, ce qui est partout, dans un ordre nouveau, en profitant de l’illusion et de l’abstraction de la peinture, laquelle ne produit qu’une seule qualité des choses, et les évoque toutes. B. Klintch, Staline. Il expose aussi au grand public un Quiz Optique interactive lors de soirées privées d’entreprises. Il combine ainsi plusieurs photographies d’un même objet prises d’endroits différents, donnant à voir une vue qu’il serait impossible d’observer dans la réalité. Chez Thomas Demand, d’autres moyens de jouer avec les vérités et les mensonges de l’image sont à l’œuvre dans des espaces soigneusement élaborés sous forme de maquettes en carton et papier à l’échelle 1: 1, qui sont ensuite photographiées pour reproduire des lieux de la vie quotidienne, comme s’il s’agissait d’espaces réels. Andrea Mantegna, adepte de raccourcis anatomiques virtuoses, a volontairement conçu la perspective de certains tableaux religieux de telle sorte que le point de vue correct se trouve bien au-dessus des yeux de tout fidèle, en contre-plongée, afin de créer un sentiment de spiritualité chez les observateurs. Andreas Gursky produit des images sous la forme de séries donnant le vertige. L’image composite maniériste se développera à travers les siècles suivant, jusqu’à nos jours avec les accumulations et la classification d’objets industriels du britannique Tony Cragg ou les compositions de matériaux disparates qui constituent une figure de “l’illusionniste low-tech” et photographe brésilien Vik Muniz. – L’œil qui pense : Visions, illusions, perceptions de Roger N. Shepard (Editions Le Seuil, 1990) Les murs nus s’habillent d’architectures somptueuses. Un rapport de contrastes essentiel pour donner une impression de détachement illusoire que l’on retrouve sur les vases et autre amphore de l’époque. Andrea Mantegna, Lamentation sur le Christ mort (1490). On peut regrouper les illusions d’optiques en quatre grandes catégories : les illusions cognitives, les illusions physiologiques, les curiosités optiques et les énigmes visuelles. Martin-Joseph Geeraerts, Ensemble de grisailles de la cathédrale Notre-Dame de Cambrai à Arras (1756-1760). Il fonde son message et l’efficacité de son art sur une condition universelle : la condition humaine perceptuelle. Par des techniques appropriées, ils parviennent à donner le sentiment du réel ou du vrai. Victor Vasarely est considéré comme le père de l’art optique et cinétique qu’il théorisera dans son Manifeste jaune en 1955 où il jette les bases de la plastique cinétique et annonce une nouvelle ère artistique où les notions de mouvement, d’instabilité et de transformation sont au centre du dispositif. Les images colorées ou en trompe-l’œil peuvent transformer ce qui est réel par des illusions aux possibilités infinies. Philippe Socrate, Flamme partagée (2017). – Op Art de Martina Weinhart, Max Hollein et Schirn Kunsthalle Frankfurt (Editions Schirn Kunsthalle, 2007) Cernant les bâtiments, ciselant les silhouettes, gommant des détails qui perturbent la lecture de l’image, l’artiste transforme, au moyen du numérique, ses vues en une fausse réalité, où tout serait ordonné. Nigel Rodgers, Illusions d’optique (1999). MVRDV / Winy Maas, Jacob van Rijs et Nathalie de Vries. Dans cette même publication nous retrouvons l’escalier de Penrose que reprendra Escher pour sa fameuse lithographie Montée et Descente (1960). Baldassarre Perruzi, Le salon des Perspectives (Villa Farnesina, Rome, 1507-1511). Pickard Chilton et Everton Oglesby. Dans la continuité du maniérisme, les peintres Moghols développeront de fascinantes images d’animaux composites… Bien plus tard, aux XIXe siècle, le peintre et graveur japonais Utagawa Kuniyoshi sera un adepte des images composites dans certains de ses travaux. Il y a un art d’illusion et c’était l’art des sophistes. Il crée ses photomontages à partir de plusieurs négatifs photographiques en se servant des outils et procédés de trucage entièrement analogues. Louis-Léopold Boilly (1761-1845), peintre des Lumières aux talents multiples et à l’humour humaniste, était un virtuose du portait, des scènes de genre et du trompe-l’œil. Deux utilisations différentes : l’une politique, l’autre poétique. François Abélanet, Trucks de Ouf (Lyon, 2013). Le second type est l’illusion de l’esprit. Brunelleschi inventera, dans la foulée, la perspective des futurs peintres de la Renaissance (Andrea Mantegna, Piero della Francesca, Masaccio, Uccello, Botticelli, Michel-Ange, Véronèse, Léonard de Vinci…). Il invite le spectateur à s’adonner, presque d’une manière schizophrène, à sa surface. Dans les illusions cognitives nous pouvons classer le rapport fond/forme, les illusions géométriques, l’effet Stroop, l’illusion de relief, l’illusion de lecture, les figures impossibles, les illusions faciales, les images fantômes, les ambigrammes. Anamorphoses, effets de perspective, trompe-l’œil, espaces concaves et convexes, mouvement intérieur, composition en vrille et diagonale, ombre et lumière, seront des techniques utilisées par les stars de ce mouvement polymorphe comme le Bernin, Borromini, le Baciccio, Andrea Pozzo, le Caravage. L’espace est représentée de manière convaincante et pourtant, il y a quelque chose d’irréel, de trop parfait dans cette cité aux proportions trop régulières et visiblement inhabitée…. La mimésis connut un célèbre détracteur nommé Platon. Il invente également un liant qu’il utilise avec la peinture à l’huile et qui lui permet de créer un aspect brillant et de travailler les transparences. Même si l’art relève de l’illusion, il ne faut pas croire qu’il est vain pôur autant. Qu’il s’agisse de foules humaines foisonnantes, d’objets présentés de façon démultipliée, d’images répétées et accolées les unes aux autres, tout semble démesuré, hors de proportion. Fresques de la vie de Saint-François à Assise. Cependant, l’anamorphose du miroir et l’inscription calligraphiée sont une négation de l’illusion de profondeur. Cette petite rétrospective, loin d’être exhaustive, propose un aperçu des principaux mouvements et des artistes majeurs ayant utilisés des outils illusoires. Ils n’interviennent plus sur les murs et les façades mais directement au sol sur le bêton et autres pavements en appliquant la technique de projection en anamorphose. D’après un buste de Franz Xaver Messerschmidt et sur le principe de l’illusion d’Hajime Ouchi (1973). Sa structure est convexe, et ses colonnes sont légèrement bombées et ont été légèrement inclinées vers l’intérieur de la construction pour paraître droite. Loin de dupliquer la réalité ou d’en conserver une trace objective, ils attachent à prouver que c’est au moyen de l’illusion que s’opère une certaine forme de vérité. Dictée de la pensée, en l’absence de tout contrôle exercé par la raison, en dehors de toute préoccupation esthétique ou morale […] ». Le surréalisme instauré par André Breton en 1924 est défini comme un « automatisme psychique pur, par lequel on se propose d’exprimer, soit verbalement, soit par écrit, soit de toute autre manière, le fonctionnement réel de la pensée.

Tape Des Mains Paroles, Hamza Ibn Abd Al-muttalib, Pensée Du 365e Soir, Undertaker Bd Tome 7, Poulet A L'érable, Rue La Plus Longue De Paris, Bus 46 Aeroport Barcelone, Laure Calamy Ressemblance Karine Viard,

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